top of page
Photo du rédacteurAdmin

Fêtons bien, fêtons sain


Bar bio et éco-responsable à Marseille - Crédits : Le Chapiteau - marseille

1er avril 2021. Certains croyaient à une mauvaise blague ce jour-là. Et pourtant, l’équipe Cash Investigation, dirigée par l'indétrônable Elise Lucet, diffusait une enquête sur les alcooliers et leurs pratiques pour nous faire consommer toujours plus d’alcool, toujours plus jeune et toujours plus inconsciemment.


Alors, oui, la consommation de boissons alcoolisées est un peu la condition sine qua non de la plupart de nos sorties tardives. Et pourtant, grand nombre de jeunes adultes et fêtards aguerris tentent de s’éloigner de cette voie, remplaçant l’alcool par des boissons plus saines, sans alcool et évitant les effets secondaires d’un lendemain matin dans le brouillard (ou la cuvette, ça dépend pour qui…).


Bière sans alcool rappelant le goût d’une bière originale, boisson énergisante à la composition douteuse, sirops et softs ultra-sucrées… Les substituts de l’alcool sont parfois aussi mauvais que ce dernier et peuvent entraîner une dépendance ou des problèmes de santé bien plus graves que ce que l’on imagine.


Heureusement, certaines marques de boisson, conscientes de l’importance d’un mode de vie sain même en temps de fête, développent et commercialisent des boissons aux goûts originaux et aux ingrédients plus naturels que des sirops, jus de fruits, sodas et autres boissons non alcoolisées.


La fête serait-elle moins folle pour autant ?


Des constats qui ouvrent le champ des possibles en ce qui concerne le développement et l’émergence de boissons plus responsables, qu’elles soient alcoolisées ou non. Alors que le bien être et le “ vivre sain, consommer sain” prennent de plus en plus de place dans les préoccupations de la société moderne et que les milieux festifs sont souvent assimilés à des systèmes de dépravation qui encouragent la consommation de produits peu sains voire nocifs, il est intéressant de se pencher sur la question des boissons responsables qui changent la donne.


Dis-moi ce que tu bois, je te dirai qui tu es

Sans alcool is the new cool Ah, la pression sociale… un phénomène qui pousse parfois à consommer alors qu’on n’en a pas vraiment envie, ou alors à y renoncer et écoper de gracieuses remarques : “dis donc, t’es moins fun en ce moment !” Et pourtant, certaines marques de boissons responsables contribuent à redonner sens à la sobriété et participent à cultiver une image “cool” et festive du sans alcool. C’est notamment le cas de Club Mate, boisson naturelle à base de Yerba Maté, une plante d’Amérique du Sud connue pour ses vertus stimulantes et énergisantes. Une alternative très appréciée en milieux festifs et notamment à Berlin, et qui rejoint le désir des clubbers de s’orienter vers des boissons plus naturelles qui puissent en même temps leur permettre de garder de l’énergie pour danser jusqu’au bout de la nuit. Outre le fait de proposer un produit séduisant qui attire une large cible, Club Mate met un point d’honneur à suivre une démarche responsable authentique : partenariats avec de petites structures qui portent les mêmes valeurs, engagement à l’économie circulaire et solidaire, commerce équitable et respectueux des parties prenantes, démarche qui tend vers le zéro carbone… Autant de mesures qui ont conquis les publics noctambules et conscients du besoin de faire bouger les lignes quant au milieu festif, et qui nous convainquent que le sans alcool is the new cool.



Boisson énergisante naturelle made in Berlin ! - Crédits : Club Mate

Quand les alcooliers se mettent au pas De leur côté, les alcooliers travaillent eux aussi à produire des boissons adaptées aux adeptes du sans alcool. Imaginées pour la première fois en 2011 par la marque Hoegaarden, les bières 0.00% ont fait partie des premiers substituts de boissons alcoolisées à se démocratiser en grande surface. Avec pour concept de proposer un goût authentique similaire à son équivalent alcoolisé, la bière sans alcool offre une alternative intéressante tout en permettant à la personne qui la boit de jouir des mêmes saveurs et de conserver les apparences (il faut dire que l’inscription 0.00% reste très… très… discrète). Aucune honte, pourtant, à renoncer à l’alcool, bien au contraire ! D’autres marques ont d’ailleurs depuis développé différentes gammes de blondes, d’IPA et de brunes, comme Leffe, Kronenbourg ou Heineken : preuve que la bière 0.00% séduit de plus en plus les consommateurs. Elle est également de plus en plus facile à créer, grâce à une technique de substitution de l’alcool après fermentation, qui permet de garder le goût original malgré tout. Même si sa présence est moins connue du grand public, le vin sans alcool existe lui aussi et est dignement représenté par des marques spécialisées et responsables dans leur processus de production. Outre le fait de proposer différentes gammes de bières, l’enseigne Le Petit Béret se consacre par exemple à la création de vins sans alcools issus de différents domaines et régions, ce dans une démarche éco-responsable : produits issus de l’agriculture biologique, garantis sans pesticides et véganes, le tout sans sucres ajoutés. L’objectif étant avant tout de proposer des produits sains et naturels, plus respectueux du corps et de l’environnement.


Et l’alcool responsable dans tout ça ? Certains ne comptent pas renoncer à l’alcool, et on les comprend aussi ! Cela ne signifie pas pour autant que les enjeux écologiques et la santé ne sont pas au centre des préoccupations. La preuve en est que de plus en plus de consommateurs de vin optent pour les vins natures, qu’ils soient sans sulfites ou biodynamiques. A travers cette démarche, il s’agit de privilégier un processus de production dit naturel, en évitant les ajouts et les substitutions de produits, notamment le soufre, qui contient les sulfites et aide à la conservation du vin mais est également responsable de la gueule de bois. Ces vins natures sont principalement bio et garantissent un traitement responsable du raisin et des composantes de la boisson.

Dans la liste des alcools les moins polluants, on retrouve en tête le cidre, bio bien entendu… les Bretons, ces chauvins, nous diront que c’est évident, car ça vient de chez eux.

Mais c’est effectivement le cas. Car pour faire du cidre, pas besoin de distillation ! C’est la fermentation naturelle de la pomme qui fait le taff !

La bière fait elle aussi partie des alcools les moins polluants, malgré son grand besoin en eau, mais attention, encore faut-il qu’elle soit bio et locale ! Il existe énormément d’alternatives à la bière de supermarché. On pense aux bières artisanales à base de déchets de pain, produites près de Toulouse en Haute-Garonne, par exemple. Alors, avec vos miettes, vous êtes plutôt pain perdu ou bière retrouvée ?


Du côté des mauvais élèves, on retrouve les alcools forts, souvent peu produits en France comme le rhum, la tequila, le gin ou encore la vodka. Mais d’autres options existent aussi ! Plutôt que de faire provenir ces alcools de l’autre bout de la planète, préférez des distilleries françaises et bio comme au Chapiteau - marseille ! Ici, tous nos alcools sont bio et, dans la mesure du possible, locaux ou transformés en France, pour un moindre impact sur la planète.



Alcools et sirops bio au Chapiteau - Crédits : Le Chapiteau - marseille

Fête responsable : faites-le !

Avec la conscience que l’économie et la société doivent tendre vers une démarche plus respectueuse de l’environnement, émergent également de nouvelles pratiques festives autour de l’éco-responsabilité. Si certains festivals comme le Cabaret Vert se plaçaient déjà en pionniers des événements verts en proposant depuis 2005 des mesures qui étaient alors encore inédites, comme le tri sélectif sur l’ensemble du site, une restauration entièrement locale qui mobilise des circuits courts, l’organisation de levées de fonds pour financer divers projets verts ou encore l’utilisation d’un soundsystem qui fonctionne à l’énergie solaire, les festivals éco-responsables se sont multipliés au cours de ces dernières années, avec toujours plus de procédés inventifs pour atteindre leurs objectifs. Et les exemples pullulent : on pense tout naturellement à We Love Green qui a su construire une image de leader des festivals quant aux causes environnementales, mais également aux Transmusicales de Rennes, premier festival à obtenir une certification en 2013 pour son management responsable, ou encore au Printemps de Bourges qui a revu en 2019 ses lignes directrices pour proposer un événement centré sur le développement durable en trois axes. Localement, ce sont les festivals Marsatac à Marseille et la Voix du Gaou vers Toulon qui se distinguent davantage. Le premier à travers la mise en place de “Marsatac durable et solidaire”, qui comprend une politique de révision de son bilan carbone et un focus tout particulier sur l’éco-communication, soit la manière de limiter les impacts environnementaux de la communication - qui est un domaine fréquemment éludé dans les initiatives éco-responsables - et le deuxième à travers la soumission dès 2008 d’une charte éco citoyenne avec pour objectif principal la sensibilisation des publics de festivals sur le tri et les transports propres entre autres.


Les chartes, guides, manifestes et pôles de réflexion (think tanks, tables rondes…) se sont eux aussi vus plébiscités par de nombreux événements. Outre les actions de terrain, les festivals entendent appréhender une réflexion au long cours mettant en œuvre la collaboration de nombreuses structures au service de l’environnement. La charte “Drastic on Plastic”, signée par une centaine de festivals partout en France - dont Les Suds à Arles, le Bon Air, Château Perché, l’Imaginarium et bien d’autres - vise notamment à entraîner la réduction et la suppression du plastique jetable en milieux festifs, ceci dans une démarche collective et de mise en commun des pratiques à l’échelle nationale. Le Cabaret Vert, lui, entend bien proposer son propre panel d’engagements grâce à son projet 2019-2025 qui cherche à porter une réflexion globale et viable pour tendre vers des événements plus responsables, encourageant toutes les parties prenantes du festival à promouvoir la durabilité et la protection de la planète.


D’autres festivals comme Les Vieilles Charrues réactualisent régulièrement leur charte et collaborent avec l’Etat, qui entend valoriser les “festivals exemplaires” en proposant un soutien financier supplémentaire à travers des subventions. Outre cette mesure, le gouvernement oeuvre aussi à encourager les événements culturels comme les bars et les restaurants à réduire l’utilisation d’ustensiles à usage unique, comme la vaisselle jetable dont les pailles, les couverts et les touillettes en plastique sont désormais strictement interdites depuis 2020. Enfin, la norme ISO 14001 veille à uniformiser les politiques relatives aux préoccupations environnementales et à formuler les impératifs de fonctionnement des structures pour le respect de l’environnement.


Greenwashing : être responsable, c'est ne pas tomber dedans

Si de nombreuses initiatives servent la cause environnementale, il demeure néanmoins important d’aborder la notion de “greenwashing”, qui peut remettre en question les intentions des structures et des événements quant à leur démarche éco-responsable.


Selon Pauline Beduillieard, dans Publicité Verte et Greenwashing, le “greenwashing” est la combinaison de green (“vert”) et brainwashing (“lavage de cerveau”), qui désigne la manière dont une organisation véhicule une image publique éco-responsable alors que ses intentions ou les informations qu’elle répand sont biaisées.

Les grandes chaînes de fast food et leur viande 100% française, les enseignes de la fast fashion et le “Join Life”, ce label garantissant des fibres recyclées dans nos vêtements ou encore les étiquettes plus vertes des produits de grande consommation en réalité très polluants… c’est tout ça le greenwashing.

Puisqu’être écolo est à la mode, les marques s’en servent tous les jours dans leur marketing afin de s’accorder à leurs consommateurs et à satisfaire toujours plus d’intérêts qui, dans la réalité, ne sont que purement économiques.


C’est alors au consommateur, à nous, de nous renseigner en amont si notre souhait est, sans être irréprochables, de tendre vers un monde plus respectueux de l’environnement. Voici un des grands défis du siècle : ne pas se faire berner par des industries toujours plus polluantes se cachant derrière une pseudo conscience verte.

Et cela est aussi valable dans les moments de fête ! Bien des marques de boissons soit disant plus saines ou encore des festivals et rassemblements ne s’attribuent des labels éco-responsables dans l’unique but de séduire un public qui, lui, se sent réellement concerné par les questions d’écologie.


Keep your eyes open mon enfant...




Stand prévention et réduction des risques - Plus Belle La Nuit - Crédits : Le Chapiteau - marseille

La fête responsable ne l’est pas seulement en fonction de ce qui remplit nos verres. C’est aussi ce que nous consommons outre la boisson, et ce ne sera pas un scoop si on vous dit que les drogues, c’est mal m’voyez.

L’impact de la consommation de produits illicites, qui aujourd’hui fait partie du milieu de la fête au même titre que l’alcool, est énorme et carrément néfaste pour l’environnement. Pour limiter et faire prendre conscience des risques, qu’ils soient pour la santé ou pour l’environnement, des associations et collectifs sont spécialisés dans les campagnes de sensibilisation et de réduction des risques pour que la fête, ce moment si précieux de nos semaines, ne tournent pas au fiasco ou ne soit tout simplement pas un vice pour la jeunesse.

C’est le cas de Plus Belle La Nuit, qui, localement, mène des actions auprès des publics concernés. Stands de sensibilisation, mise à disposition de matériel pour la prise de drogue, les relations sexuelles ou la protection de l’audition, formation sur la safe place en milieu festif… Plus Belle La Nuit agit en faveur de la fête libre… mais raisonnable !


Découvrir

Ce mois-ci, nous avons rencontré Agathe et Nico, de chez Club Mate France, une boisson énergisante naturelle, élaborée à partir de Yerba Mate, originaire d’Amérique du Sud. Cette boisson a longtemps été la boisson des fêtards non alcoolisés. Même si aujourd’hui sa consommation s’étend à une population qui souhaite faire attention à sa consommation, elle reste la référence en terme de “night drink” et son image de boisson des clubs berlinois en demeure inchangée.


Nous vous invitons à découvrir cet échange dans le T’Chap Podcast du mois de juillet, disponible sur notre site internet ou directement sur le lien ci-dessous.


Ecouter :



Lire :


Les engagements environnementaux du DGTL Festival : https://dgtl.nl/sustainability



Regarder :


Cash Investigation - S9E3 - Alcool : les stratégies pour nous faire boire : https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/2344391-alcool-les-strategies-pour-nous-faire-boire.html




361 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page