Et hop là ! Parce que sur le site du Chapiteau, on lit toujours en musique, voici « La chanson du consentement » !
Comme toujours, on vous écrit à propos des choses qui nous animent, nous concernent et nous tiennent à cœur. Sans transition, aujourd’hui on vous parle d’égalité en soirée.
Court rappel. Nous sommes en 2020 et la situation des femmes laisse toujours à désirer… Le 31 décembre 2019 on comptait 155 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. (source : collectif Féminicides par compagnon ou par ex). Le compteur ne se remettant pas à 0, depuis le 07 mars 2020, on en compte 17 de plus.
Des organisations comme Nous Toutes, qui résultent d’un mouvement de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, donne une visibilité à ces femmes, écrivent leur nom pour ce qu’on appelle le devoir de mémoire et se battent pour qu’enfin, le gouvernement mette en place des politiques publiques à hauteur des crimes commis.
Sinon, les femmes sont toujours harcelées dans l’espace public, payées 20% de moins que les hommes, sous représentées dans les métiers à hautes responsabilités et en politique, dans la culture, dans le sport… et la liste est longue.
Et puisque ça nous concerne directement, aujourd’hui on aimerait traiter le sujet des violences auxquelles les femmes font face dans les milieux de la vie nocturne, sur les pistes de danse des boîtes de nuit, lors des concerts ou, accoudées aux bars.
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Les violences sexistes et sexuelles qu’est-ce que c’est ?
Evidemment, on ne peut pas discuter d’un sujet sans bien définir les termes abordés. De quelles violences s’agit-il ? Violences sexuelles, agressions sexuelles, violences sexistes… On utilise ces mots sans forcément savoir à quoi ils correspondent.
L’expression « violence sexuelle » ne figure pas dans la loi française. Mais c’est un terme générique utilisé par beaucoup d’organisation internationales comme les Nations Unies ou l’Organisation Mondiale de La Santé qui définissent l’expression comme « Tout acte de nature sexuelle commis contre la volonté ou aux dépens d’une personne. ».
L’expression « violence sexiste » n’est également pas présente dans la loi française. C'est aussi un terme global qui correspond « aux violences fondées sur les rôles différents que la société attribue aux hommes et aux femmes et sur des relations de pouvoirs inégales. ». L’ONU, affirme que les « violences sexuelles et sexistes sont une violation des droits humains. Elles privent les individus de leur dignité humaine et sont « préjudiciables au développement humain ».
Toutefois, dans la loi, on trouve les termes « d’agression sexuelle » : qui est une expression juridique assez large qui désigne « tous les actes de nature sexuelle commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. » Si lors de l’agression il y a eu une pénétration sexuelle, dans ce cas, il s’agit d’un viol, et c’est l’agression sexuelle la plus grave puisque cet acte est considéré comme un crime.
La loi parle aussi d'« harcèlement sexuel ». Le harcèlement à lieu lorsqu'on « impose à une personne, de façon répétée, des propos ou des comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui sont dégradants ou humiliants, ou qui créent une situation intimidante, hostile ou offensante. »
Pour résumer, le terme générique « violence sexuelle » correspond souvent à ce que la loi désigne par le terme « agression sexuelle », et l’expression « violence sexiste » correspond souvent à ce que la loi désigne par le terme « harcèlement sexuel ».
C’est pour éviter toutes ces violences que la notion de consentement est PRIMORDIALE. Si vous n’avez toujours pas compris que NON veut dire NON alors on vous laisse visionner cette courte vidéo qui l’explique très bien :
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Les violences sexistes ou harcèlement sexuel en soirée.
La fête, les boissons, les lumières tamisées, les corps et leurs proximités peuvent encourager les comportements insistants de certains hommes. Ces comportements que les femmes combattent déjà au quotidien, dans leur milieu professionnel, leur cadre familial ou encore l’espace public...
Venir se DÉTENDRE, DANSER et S’AMUSER n’est parfois pas si évident que ça., Enfin, après tout, les femmes doivent revendiquer le droit de faire la fête (ironie.)
Anaïs derrière Paye Ta Schnek nous a fait connaitre une étude brésilienne qui, à l’aide d’une robe conçue avec des capteurs, a prouvé que le corps d'une femme qui passe un peu moins de 4 heures à faire la fête en boite de nuit était touché… 157 fois… soit 40 fois par heure !
Bref, certains hommes n’ont aucun mal à importuner. Ce qui oblige parfois à changer de comportement voir même, a adopter des techniques de protection. Ne pas oser s’habiller d’une certaine façon, développer des codes entre amies, se préparer mentalement à certaines remarques et réflexions… Enfin, les choix de sorties peuvent également en dépendre.
Evidemment, si vous êtes victimes ou témoin d’une remarque ou d'un comportement déplacé entre les murs du Chapiteau, on vous invite à le signaler au bar ou à un agent de sécurité pour que nous puissions agir en conséquence.
D’ailleurs, on vous relaie également un lien vers les podcast YESSS réalisés par Elsa Miské, Margaïd Quioc et Anaïs Bourdet qui récoltent des témoignages de femmes qui ont cloué le bec à des mecs . Cette épisode est consacré au sexisme en soirée, et croyez-moi, ça fait du bien d’entendre ça !
(On vous invite tout de même à tous les écouter, pour un moment de réflexion ou de rigolade... ou les deux).
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Vous devez imaginer qu’il est difficile de certifier une protection qui soit totale. Nous ne pouvons pas assurer le bon comportement de certains hommes. Mais conscients de cette réalité en soirée, nous les prendrons très au sérieux.
Uni.e.s face aux violences
Depuis quelques semaines déjà, vous avez dû apercevoir les magnifiques affiches dont nous avons décorés nos murs.
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Ces affiches, aux messages qui devraient être évidents pour tout le monde, nous viennent de l’association Plus Belle la Nuit. Cette association est « un dispositif partenarial de promotion de la santé en milieux festifs à Marseille ». Vous avez sûrement dû les rencontrer en festival ou lors de soirées marseillaises. Depuis leur stand où les bénévoles distribuent préservatifs, éthylotests, bouchons d'oreilles, roule ta paille écoute attentive et bons conseils, Plus Belle la Nuit prône une fête libre et sans abus.
De temps à autres, l’association organise des tables rondes. Leurs locaux se trouvent 34 Rue Petit Chantier dans le 7 ème arrondissement à Marseille. Allez-y c’est, intéressant, sans jugement et très instructif. Pour plus d'information nous vous encourageons à visiter leur page Facebook ou leur site web.
Pour revenir à ces affiches, vous pouvez constater qu’une petite note de bas de page a été ajouté indiquant : « Le moindre soucis, signalez au bar où un agent de sécurité ». Ce que nous voulons dire est : Aidez nous à identifier ces « malfaiteurs » pour qu’au Chapiteau on puisse danser, s’amuser et rire en toute liberté. Pour que les femmes, les filles, et toutes les personnes se sentent libres et en sécurité.
Lors des week-ends à venir, des petits papiers vous seront distribués à l’entrée de façon à ce que vous n’hésitiez pas à nous solliciter. Barmans, agents de sécurité, membre du staff, nous sommes TOUS concernés face aux agressions sexistes et sexuelles. Nous pouvons tous agir, et unis, nous tendront vers un Chapiteau plus sûr, et une fête plus sereine.
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Le Chapiteau porte des valeurs d’égalité, de bienveillance et de respect mutuel. La fête est pour nous un moment de liberté et de joie. L’intolérance, la violence et le mépris n’y ont pas leur place !
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